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Sept-Fons

Ch I
Ch II
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En 1132, Notre Dame de Saint-Lieu fut fondée à Sept-Fons en Bourbonnais, par l'abbaye de Fontenay, deuxième fondation de Saint Bernard.

Pendant des siècles à Sept-Fons, la vie des moines fut régulière et rayonnante. Puis lentement, la ferveur diminua, la nécessité d’une réforme énergique se faisait sentir. 

L’Abbaye tombait en ruines et se dépeuplait lorsqu’en 1656 fut nommé comme Abbé de Sept-Fons, Dom Eustache de Beaufort, jeune religieux de 20 ans qui semblait alors plus attiré par les fastes de la Cour que par les austérités de la vie monastique.

Le nouvel Abbé prit possession de son monastère en 1661, et moins de deux ans plus tard, converti à la vie régulière, il commençait sa réforme huit mois avant celle entreprise à l’Abbaye de la Trappe, en Normandie.

Sous la ferme direction de Dom Eustache de Beaufort, Sept-Fons vit de nouveau les vocations affluer, la ferveur renaître, et pendant tout le XVIIIe siècle jusqu’à la Révolution connut une de ses plus belles périodes. A sa mort, l'abbaye de Sept-Fons comptait 130 moines et novices.

En 1791, les moines sont expulsés. L’Abbaye est vendue comme « bien national ». Les moines connurent un long exode : en 1791, ce fut le couvent de la Valsainte, en Suisse ; puis le monastère de Darfeld, dans le sud de l’Allemagne, en 1795. Enfin en 1816, après la chute de l’Empire, le retour en France et l’installation à l’Abbaye du Gard, dans le diocèse d’Amiens.

Plus tard, Dom Stanislas Lapierre, Abbé de Gard, parvint à racheter Sept-Fons et à y transporter sa communauté. En 1845, la vie monastique reprit ainsi dans l’Abbaye Bourbonnaise, et depuis lors elle n’y a plus jamais cessé. 

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La brasserie. 
 
Dom Sébastien n'était abbé du Mont des Cats que depuis quatre années, lorsqu'en 1887 il fut élu abbé de Sept-Fons. 
 
Afin de redresser les finances de Sept-Fons, Dom Sébastien se décida rapidement (entre 1887 et 1890), d'ouvrir une brasserie, dans la tradition de Tilbourg et des abbayes belges.
 
Si la première année fut pleine de promesses, les années suivantes firent progressivement découvrir que le choix d'industrie était un échec dans cette région ou la population est plus habituée à boire du vin.

La bière était de qualité (blonde et brune de fermentation basse), jugée "parfaite" par des brasseurs extérieurs, mais sa capacité démesurée (40.000 hl) est un véritable gouffre financier pour la communauté qui emploie de nombreux laïcs.

Les bières des pères trappistes étaient vendues en bouteille, et elles furent récompensées par plusieurs prix prestigieux.

La bière des Pères obtint ainsi des médailles à plusieurs concours (médaille d'or à l'exposition des brasseries françaises de Paris en 1891, médaille d'or de l'académie des sciences et arts industriels de Bruxelles, et grand diplôme d'honneur du concours international de Bruxelles en 1892), ce qui confirme la haute qualité gustative qu'elles offraient. Le père brasseur s'appelait Jules Défossez.

Toutefois, la brasserie de l'abbaye de Sept Fons connut une existence assez courte...elle est vendue en 1904 à une société anonyme dénommée "brasserie de sept fons" et passe ainsi sous le contrôle des brasseries de la Meuse. La bière de Sept Fons remporta de nouveau, par la suite, des distinctions lors de concours prestigieux. La société anonyme produisant cette bière cessera malheureusement toute production vers 1938.

Mémorial de la Loire - 1898
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